«Le monstre», «la bête étrange», le «guépard»… Les qualificatifs les plus inquiétants ne manquèrent pas en cet automne 1951 pour désigner l’animal qui sema l’inquiétude à Ballaigues durant une quinzaine de jours.
Les Ballaiguis sont plutôt des gens rationnels et sérieux. Il fallut, à l’automne 1951, le témoignage visuel de plusieurs d’entre eux pour accréditer la présence de cette bête sauvage à plusieurs endroits du village, notamment à l’ouest vers le Friand et Prés des champs et au-dessus de la localité au Plan de la Combetta. Yeux très perçants, museau pointu, énormes mâchoires, corps très allongé, longs poils hérissés, pelage tacheté, telles furent les caractéristiques rapportées par les divers témoins. Lynx, chien sauvage, jaguar, toutes les suppositions y passeront. La bataille avec le gros chien-loup de Maurice Leresche (voir journal de Vallorbe ci-contre) confirme en tout cas la puissance de l’animal. Ce dernier disparut aussi mystérieusement qu’il apparut, non sans avoir valu, par mesure de protection, quelques journées de congé aux écoliers ballaiguis.

Sources: journaux de Vallorbe et d’Orbe; Histoire d’ici de Gilles Simond aux éditions Attinger.