La Renault 4L a relié Marrakech

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La Renault 4L a relié Marrakech

Durant quelques jours, les rues de Biarritz ont vu défiler plus d’un millier de 4L multicolores. Comme poussées par une envie irrépressible de rejoindre le Maroc, ces petites voitures se donnent chaque année rendez-vous pour une grande transhumance. À l’occasion de la 20e édition, une quinzaine d’équipages suisses sont au départ et nous sommes de la partie.

À côté des 4L à la carrosserie flambant neuve, la nôtre fait bien pâle figure, mais déjà l’on remarque que certains équipages ont privilégié l’esthétique à la mécanique. À moins de 300 mètres du départ, une voiture est en feu. Quelques kilomètres plus loin, les 4L arrêtées sur la bande d’arrêt d’urgence se comptent par dizaines. Nous sommes stressés, serons-nous les prochains à déplier notre triangle de panne? C’est finalement sans encombre que nous rallions Algésiras, le premier point de rendez-vous au sud de l’Espagne. Tous ceux arrivés jusque-là sont euphoriques et la première nuit sous tente s’annonce festive. Le lendemain, à bord du ferry rejoignant Tanger, les traits tirés trahissent une courte nuit.

La neige au rendez-vous

Les premiers jours au Maroc sont intenses. Nous avalons des centaines de kilomètres sur des routes tortueuses et truffées de nids-de-poule. En haut du premier col, la neige tombe en rafales. Ça n’empêche pas les moteurs de chauffer. Les mécaniciens de l’assistance ont du pain sur la planche et certains équipages attendent des heures avant d’être secourus. Notre 4L continue d’être exemplaire, nous commençons à prendre confiance. Nous passons la nuit à Boulajoul sur un plateau à 1 600 mètres d’altitude. Les températures sont négatives. «A Boulajoul, fous ta cagoule!», l’organisateur Jean-Jacques Rey nous avait prévenus.

70 000 euros récoltés pour construire des écoles

Les jours suivants, nous traversons d’énormes canyons emplis de palmeraies luxuriantes et attaquons enfin les pistes. Les premières pierres viennent taper contre les plaques de protection fixées sous la voiture. Nous manquons de nous ensabler à plusieurs reprises, mais la voiture tient le choc. Le bivouac du soir est installé au pied des dunes de sable orange de Merzouga. L’atmosphère s’est réchauffée et les premiers chameaux font leur apparition. La soirée est consacrée à la remise des fournitures scolaires apportées par les 1 450 équipages.

Laetitia Chevallier, la présidente de l’association Enfants du désert, nous annonce qu’en plus des 50 tonnes de matériel récolté, 70 000 euros ont été réunis. Grâce à cette somme, cinq nouvelles écoles seront construites en 2017. C’est un record.

La panne et l’ensablement pour la fin

Déjà bien avancés dans notre périple, nous avons conscience que le plus dur reste à venir. L’ultime étape, dite «Marathon», comporte 600 kilomètres, dont 200 de pistes suivies du col Tichka culminant à 2 260 mètres. Nous partons tôt dans l’espoir d’arriver à Marrakech de jour le surlendemain. L’étape est difficile, la voiture s’ensable puis nous perdons le fil de notre feuille de route. Près d’une heure s’écoule avant que l’on retrouve notre chemin. Le lendemain, à la sortie de la piste, la voiture a souffert.

À 200 kilomètres de Marrakech, non loin de Ouarzazate, nous tombons en panne. La tête d’allumage est déréglée. Secourus par un équipage helvète, nous pouvons reprendre la route une bonne demi-heure plus tard. À 20 h., nous passons enfin la ligne d’arrivée où nos familles nous attendent. L’émotion est palpable. Soulagés, des images plein la tête, nous filons prendre une douche bien méritée.

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