Dessinateur de presse : un métier à risques!

Dans le cadre de son cycle de conférences au casino d’Orbe, Connaissance 3 donnait la parole, jeudi 27 février dernier, à Vincent Di Silvestro, dessinateur de presse et auteur de bandes dessinées.

Le Genevois Vincent Di Silvestro vit actuellement à Boudry. Il s’est formé en arts graphiques à Lyon. Barrigue, fondateur de l’hebdomadaire satirique Vigousse, le sollicitera dès les débuts du journal en 2010. Vincent lui en est reconnaissant: «Il n’y a pas d’école de dessin de presse, Barrigue m’a beaucoup appris sur le côté humaniste: on n’attaque pas les faibles.»

Dès 2014, notre dessinateur travaille pour Le Courrier de Genève où il a remplacé Bénédicte. Le lectorat n’étant plus le même, Vincent doit s’adapter et proposer des dessins plus lisses et moins provocateurs. Puis viendra le choc de 2015 avec les attentats contre Charlie Hebdo qui rappelleront les risques du métier, outre l’obligation d’avoir de l’inspiration et de trouver des journaux intéressés.

Gestation d’un dessin de presse

Un premier impératif, feuilleter régulièrement l’actualité pour y trouver son inspiration. Vincent choisit quotidiennement lui-même ses sujets pour Le Courrier et envoie plusieurs esquisses; l’équipe du journal votera pour en retenir une qu’il s’agira de finaliser dans de courts délais. Parmi les nombreux sujets déjà traités, le dessinateur mentionne et projette à l’écran par exemple la 13e rente AVS, la condamnation de la Suisse à la CEDH pour inaction climatique, Nemo à l’Eurovision, Depardieu, la Poste, Trump, la biodiversité… Le dessinateur constate que «même si certains dessins peuvent être provocants, ils ne sont pas aussi violents que les décisions politiques qui sont à leur origine».

Vincent nous gratifie ensuite d’une esquisse en direct. En quelques habiles traits de feutre noir apparaît un F-35 piloté par la conseillère fédérale démissionnaire Viola Amherd, qui largue en plein vol Messieurs Süssli et Dussey, respectivement commandant de l’armée et responsable du renseignement.

A l’heure des questions par le public, l’invité de Connaissance 3 constate que son métier tend à disparaître. On se souviendra par exemple de la décision du New York Times en 2019 de renoncer aux dessins de presse, dont ceux de Patrick Chappatte.

Federer: un album illustré par Vincent. (Photos Denis-Olivier Maillefer)

Interrogé sur sa vision du dessin de presse, Vincent déclare qu’«il a besoin de la bulle» laissant une place à du texte dans l’illustration. L’angoisse de la page blanche? Elle fait partie de la réalité quand il faut livrer à heure fixe, tous les jours ou presque, un dessin. En fin de présentation, Vincent Di Silvestro rappelle qu’il est aussi investi dans la bande dessinée comme illustrateur, notamment dans une série intitulée Jean-Blaise, dont le héros est un chat, et des albums sur Roger Federer.

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