On n’entend peu parler des soldats appelés à aider la vie civile qu’ils ont dû quitter. Les papotages de quartier étant rares ces temps, on ne sait pas qui, combien, où sont les habitants mobilisés de notre région. Les quelques contacts obtenus nous ont fait comprendre qu’il n’est pas aisé de parler de son vécu quand on est sous les ordres de l’armée. Suite aux conversations téléphoniques avec deux jeunes soldats actuellement en caserne et les témoignages de proches d’autres appelés, des faits et impressions identiques sont apparus.
Garde-à-vous
Quand ils ont reçu le message avec le jour, l’heure et le lieu de mobilisation, ils ont été surpris, ils ne s’y attendaient pas, bien qu’ils fassent partie des bataillons appelés en premier en cas de crise. Ils ont eu entre 24 h. et 48 h. pour avertir l’entourage personnel et professionnel, puis se rendre dans une caserne avec leur paquetage complet. Ce départ forcé les a contrariés mais ils pensaient que c’était pour deux ou trois semaines. Certains sont mobilisés depuis plus de deux mois, des jeunes sans responsabilités parentales ou professionnelles, qui ne voient toujours pas venir leur licenciement, donné par priorités. Ils ont commencé par quatre ou cinq semaines de confinement, mais maintenant, ils peuvent rentrer de temps en temps à leur domicile. Les questions sur leur sentiment d’utilité dans cette crise restent sans réponse. Mais les soldats qui ont du travail disent que la formation militaire reçue est efficace dans la situation actuelle. D’après les familles, l’avenir programmé par les jeunes mobilisés est chamboulé, leur situation financière se détériore alors que leur rôle n’est pas valorisé. Qu’ils soient déjà ou potentiellement mobilisés, les soldats ont le cœur lourd en pensant que le déconfinement se fera sans eux.