Quand j’étais petite, j’adorais me cacher dans les coins sombres de la maison et de là, j’écoutais tous les bruits autour de moi. Un soir de Noël, je suis entrée dans une pièce où il faisait presque nuit, il y avait juste quatre bougies qui brûlaient. Je me suis cachée dans le coin le plus sombre de la pièce et j’ai écouté attentivement tous les sons qui me parvenaient. Soudain, j’ai entendu des voix, des voix que je ne connaissais pas, ce n’était pas celles de mes parents, ni de mes frères, ni des voisins. Alors je suis sortie de ma cachette et j’ai cherché d’où venait ce doux discours. Et c’est en passant devant les bougies que j’ai compris que c’était elles qui parlaient.
La bougie rouge disait: « Je suis la flamme de l’Amour, mais je pense que je brûle pour rien ni personne. De nos jours, qui croit encore au grand Amour pour toujours? Je vois les couples se séparer, les familles se déchirer. Non, je ne sers plus à rien dans ce monde.» Et la flamme de l’Amour s’est éteinte.
La bougie blanche disait: «Moi, je suis la flamme de la Paix, mais on m’a oubliée. Ma lumière n’éclaire plus rien ni personne. Non, je ne sers à rien dans le monde actuel.» Et la flamme de la Paix s’est éteinte.
Puis j’ai entendu la bougie bleue dire: « Moi, je suis la flamme de la Sagesse. Traditionnellement, ce sont les aînés qui cultivent la Sagesse. Mais à notre époque, les grands-parents préfèrent rester jeunes, dans le coup, en tapant sur leur ordinateur. Non, je ne sers plus à rien dans cette société.» Et la flamme de la Sagesse s’est éteinte.
Moi, petite fille, j’ai commencé à avoir peur dans cette pièce presque toute noire. C’est alors que j’ai entendu la toute petite voix de la bougie verte qui me disait: « N’aie pas peur, moi je suis la flamme de l’Espoir et je ne m’éteins jamais. D’ailleurs, avec moi, tu vas pouvoir rallumer la flamme de l’Amour, la flamme de la Paix et même la flamme de la Sagesse.»
D’après un conte à propager, afin qu’il ne s’éteigne pas.