La petite salle de l’atelier de Laurent Gallay était comble, dimanche dernier, pour le concert de Maria de la Paz. La chanteuse portègne a offert au public de belles reprises, tant en espagnol qu’en français.
Une quarantaine de spectateurs étaient venus assister, ce 20 octobre, au concert du dimanche à l’atelier de Laurent Gallay, à Arnex. La qualité de la programmation et l’accueil chaleureux réservé aux spectateurs ont fait de ceux-ci un public d’habitués, qui n’hésitent pas à faire le déplacement depuis les cantons de Berne ou du Jura bernois pour le plaisir d’un repas-concert arnésien. Et celui offert par Maria de la Paz, chanteuse et guitariste originaire de Buenos Aires, figurait parmi les plus attendus.
Un duo tout en harmonies
D’ordinaire accompagnée de plusieurs musiciens, la chanteuse argentine, qui fêtait ce jour-là ses 48 ans, se produisait en duo avec l’excellente pianiste Victoria Harmandjieva, d’origine bulgare. «Je voulais inviter Maria à venir jouer son nouveau concert Envies, qui raconte toute sa vie, qui est absolument génial», explique Laurent Gallay, «mais il y a six ou sept musiciens, donc ici ce n’était pas possible». Sur la scène de l’atelier de peintre, aux dimensions intimistes, les deux musiciennes ont su captiver l’attention du public, l’invitant à reprendre en chœur La Confession, titre de la chanteuse Lhasa de Sela, décédée en 2010, à qui Maria a récemment consacré tout un spectacle-hommage. Elles ont en outre interprété de nombreux morceaux issus du folklore argentin – notamment de l’opéra d’Horacio Ferrer et Astor Piazzolla, au titre particulièrement bien adapté – Maria de Buenos Aires (1968) –, ainsi que des adaptations espagnoles de chansons françaises (Nino Ferrer, Aznavour), que le public aura peut-être reconnues pour les avoir entendues dans des films de Pedro Almodóvar, comme Talons aiguilles ou Volver.
Heureuse collaboration
Il ne s’agissait pas là du premier concert de Maria de la Paz à l’atelier de Laurent Gallay: la chanteuse était déjà venue par deux fois jouer à Arnex. Cette fois, néanmoins, c’est elle qui a contacté l’organisateur: «Elle m’a dit que cela faisait trop longtemps qu’elle n’était pas venue jouer chez moi! Et m’a proposé de venir avec Victoria, que je ne connaissais pas. Mais comme je fais entièrement confiance à Maria, j’ai dit oui», explique le peintre arnésien. Une heureuse intuition! Dès les premières secondes du concert, le magnifique solo de Victoria Harmandjieva est venu titiller l’oreille de son auditoire, qui pouvait reconnaître dans les notes jouées des fragments de morceaux de Richard Strauss, de Maurice Ravel ainsi que d’Astor Piazzolla, que la pianiste, de formation classique, s’est amusée à mêler avec subtilité.
De toute évidence, les deux artistes ont pris beaucoup de plaisir à interpréter leurs morceaux et à jouer ensemble – un plaisir partagé par le public, au grand bonheur de Laurent Gallay: «Ce qui est magnifique pour moi, c’est qu’il y a ce soir quarante-cinq personnes qui repartent de chez moi avec la banane. Et c’est trop beau, de pouvoir faire plaisir comme ça aux gens».