Si vous vous promeniez dimanche dernier par le centre de Croy, vous ne pouviez pas manquer la soupe à la courge fumant dans un poêle à bois devant la maison de Bernard Pologne.
Ce dernier avait l’oeil… et le bon sur sa petite installation. Tout était prévu pour inviter tout un chacun à déguster ce plat au goût de terroir. Il était du ressort des intéressé(e)s de respecter les gestes barrières pour profiter de cette manne offerte.
C’est ainsi que plusieurs personnes ont répondu à l’offre de Bernard qui perpétue ainsi la tradition d’accueil de l’endroit. Car, en 1979, quand il acquiert cette vieille bâtisse, il ignore qu’elle porte un nom évocateur: le Casino de Croy. Ce nom avait été donné par Rose Candaux car le lieu offrait le gîte aux «rôdeurs» de l’époque; ainsi étaient nommés les travailleurs occasionnels ou autres indigents passant dans la commune. Une des pièces était équipée de trois lits métalliques accompagnés d’une couverture militaire. Les rôdeurs venaient en profiter sans bourse délier et la chose se savait loin à la ronde. C’est même à cette adresse que Bernard Pologne a reçu un jour une lettre lui étant destinée.
Il a alors poursuivi à sa manière cette tradition de l’endroit. Il ne se borne d’ailleurs pas à cela, puisqu’il accueille le passant sous sa tente, qui est d’ailleurs appelée «la tente à Kadhafi». Quand on connaît le propriétaire, on ne peut y associer aucune comparaison avec l’ex-dictateur. C’est le Bernard d’en face, Bernard Candaux, fils de Rose, qui avait ainsi nommé ce lieu ombragé idéal pour l’apéro, les jours de fortes chaleurs.
Si la chance est avec vous, vous pourrez vous faire offrir un peu de vin chaud cet hiver, ou visiter le musée de vieux vélos de la même maison. Pour conclure, ces initiatives ne font que renforcer la vie chaleureuse d’un coeur de village qu’il fait bon traverser.