Avenir de Saint-Loup

Vous êtes toutes et tous allés au moins une fois à Saint-Loup, que ce soit en qualité de patient ou lors de visites à un proche. Les liens, au fil des 179 années d’existence de la Communauté des diaconesses, ont été serrés avec l’ancien district d’Orbe et alentour.

Un peu d’histoire

En 1852 Louis Germond et la petite communauté quittent Echallens pour venir s’installer sur le plateau de Saint-Loup. Ils occuperont un ancien hôtel, l’hôtel des Bains, actuelle Maisonnée (appelée précédemment Maison-mère). Pour la petite histoire, rappelons ici que ce bâtiment fut gracieusement mis à disposition par le riche médecin Genevois Adolphe Butini qui se trouvait être l’oncle de la comtesse Valérie de Gasparin, qui résida au manoir de Valeyres-sous-Rances. Quel rapport avec notre sujet, me direz-vous? Et bien simplement le fait que pendant que la Communauté des diaconesses prenait son envol à Saint-Loup, Valérie de Gasparin fondait l’Ecole normale de gardes-malades à Lausanne en 1859, qui deviendra la Source ! Nous ne développerons pas ici les différences, pour ne pas dire les différends théologiques qui opposèrent les deux fondateurs respectifs, nous bornant à rappeler que la comtesse s’opposait au principe du célibat demandé aux sœurs et en précurseure du féminisme considérait que tout travail demande salaire.

La suite de l’histoire, vous la connaissez et les plus âgés de nos lecteurs se souviendront de l’engagement des diaconesses dans l’exercice des soins infirmiers, avant que ceux-ci ne soient repris par du personnel infirmier hors Communauté.

Un tournant

L’Institution des diaconesses est actuellement à un tournant décisif. La diminution de l’effectif, et précédemment l’arrêt de l’activité infirmière, auraient pu signifier la disparition de l’Institution qui comptait encore 58 membres en 2010 et plus que 23 à ce jour. (A relever cependant, pour 2021, l’engagement d’une nouvelle diaconesse).

Un nouvel élément aurait pu lui aussi fragiliser encore la Communauté, c’est le retrait annoncé des eHnv à l’horizon 2025 du site de Saint-Loup (sujet traité dans le numéro du 24 septembre de l’Omnibus). Il n’y aura plus d’hôpital au sens strict dès cette échéance.

Une occasion unique de remise en question

Cette période 2020 – 2025 ne sonne pas l’heure de la récréation, mais se veut une étape de recréation selon les porteurs de projet.

Anne-Lise Sprunger, présidente d’«Avenir Saint-Loup» présente l’état de la réflexion et les pistes envisagées. Il s’agira tout d’abord d’ouvrir la Communauté des diaconesses à de nouvelles forces, qu’il s’agisse de célibataires, de couples ou de familles. Cette vision communautaire ne sera pas centrée sur elle-même, mais reposera sur «la prière, le service, le soin aux malades». L’offre en maison d’accueil – qui existe déjà – sera développée, proposant «une école de vie qui aidera à retrouver du sens aux personnes vulnérables».

La présidente insiste sur la perpétuation des valeurs de foi chrétienne qui continuera à animer la communauté renouvelée.

Des projets

Chargé de la concrétisation et coordination des projets, Oscar Cherbuin insiste lui aussi sur un processus de continuité: «Saint-Loup était un village, on va refaire un village dans un contexte revisité.» Le concept est donc celui d’un «village thérapeutique».

Notre interlocuteur rappelle les atouts du projet, tout spécialement un cadre de vie de grande qualité et une maîtrise du foncier par la Communauté.

Ces nombreux bâtiments qui vont prochainement être libérés vont donc être consacrés en bonne partie à de l’accueil de personnes fragilisées par la vie et qui trouveront là un cadre permettant de se ressourcer. D’autres affectations existent déjà, à l’image de la garderie d’enfants la Toupie du réseau AJERCO. 

Un pôle enseignement

Un pôle important de l’activité sera dédié à l’enseignement, puisque Saint-Loup, qui accueille déjà une partie des élèves vaudois en soins et santé communautaire (ESSC) sur le site de ce qui fut l’école d’infirmières a été confirmé comme site unique de formation, avec à la clé un nouveau bâtiment de 4 000 m2 de surface au bénéfice d’un droit de superficie. L’actuel bâtiment Quatre vents (école d’infirmières) sera utilisé pour loger les élèves en formation.

Un autre pôle d’activités sera réalisé autour de la cuisine. La cuisine professionnelle des eHnv avait déjà élargi le cadre de ses activités en livrant des repas à des collectivités autres. L’idée est maintenant, tout en continuant à développer la distribution et livraison de repas, d’intégrer une valorisation des produits locaux et des ateliers de transformation. 

Viabilité

Pour rendre possible et économiquement viable ce nouveau village thérapeutique, il faudra travailler sur plusieurs niveaux. L’offre d’accueil devra être large, pourrait intégrer un accompagnement mère-enfant, un programme socio-éducatif pour répondre à la problématique de l’autisme, entre autres.

Des partenariats qui participeront au développement des projets devront se réaliser avec des acteurs institutionnels ou privés.

Interrogés sur la question du financement de cette importante reconversion, les porteurs du projet se montrent confiants: «Beaucoup de donateurs cherchent des œuvres qui ont du sens», déclarent-ils. Et ils ont fait leur une déclaration du fondateur de la Communauté de Saint-Loup: «Dès le commencement nous avons tout entrepris par la foi. La méthode s’est avérée trop bonne pour que l’on fût tenté d’en changer.»

La nouvelle école ESSC trouvera place au premier plan sur le centre-gauche.

Continuer ma lecture

Lieux et acteurs de culture

Bibliorbe
Théâtre de la Tournelle
Semi-marathon des Côtes de l’Orbe
Urba Kids
L’ADNV
L’Office du Tourisme Yverdon et région
Toute la culture régionale