Téléphonie mobile. Applications sur smartphone. Objets connectés. Ces commodités, tantôt devenues usuelles, parfois innovantes, ou futuristes, utilisent le réseau que trois opérateurs se partagent. En aval, ils proposent des abonnements. En amont, ils développent et entretiennent les infrastructures. Les implantations des stations émettrices et plus récemment la notion 5G font souvent couler de l’encre. L’opérateur Swisscom organise des séances. Quelles sont les informations données? Quelles sont les inquiétudes de la population? Compte rendu d’une conférence à Bofflens, village que Swisscom désire équiper d’une antenne.
La notion «5G» fait resurgir la peur collective qui se résume en 7 mots: «Quid des conséquences sur la santé et l’environnement?». Conscients de ces suspicions, les commerciaux articulent leurs présentations autour de ces points. D’abord, ils soulignent que les fréquences employées pour la 5G ne sont pas nouvelles. En sus de celles utilisées pour l’émission des reportages TV en extérieur, cette nouvelle génération utilisera les fréquences employées par la 2G. Pour preuve, à terme, le réseau ne soutiendra plus les natels de la deuxième génération: les téléphones portables à clapet. Ces fréquences seront mises à disposition de la 5G. Quant aux conséquences sanitaires, la société cite des recherches menées par l’Organisation Mondiale de la Santé et plus spécifiquement par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Actuellement, le CIRC classe l’exposition aux fréquences concernées comme «potentiellement cancérigène». Sur le flyer, on lit: «La communication mobile se retrouve en l’occurrence classée dans la même catégorie que… ou l’aloe vera.» En effet, en 2016 la plante médicinale rejoint la liste des agents potentiellement cancérigènes. Par ailleurs, les commerciaux soulignent que la législation helvétique impose des limitations plus strictes que les pays limitrophes. «En Suisse, les valeurs limites pour les installations sont 10 fois plus restrictives que celles recommandées par l’OMS» rassure le représentant. En filigrane de l’état des lieux, différents avantages des nouvelles technologies sont mis en avant. Parmi eux figure: un bilan énergétique plus faible.
La présentation a bien anticipé les questions du public. Le débat indique que les innovations vont de pair avec des questionnements. À chacun de réfléchir à ces questions… probablement en se connectant sur internet. L’équilibre entre le progrès et l’impact de la technologie sur le quotidien est un enjeu bien subtil.