Les autorités communales avaient planté leur chapiteau sur la place du Marché ce mercredi 9 octobre pour la phase finale de collecte de réactions et propositions des habitants, suite aux nombreux aménagements proposés.
Sous le chapiteau bleu, une table supportant un plan de la ville et des mandataires de la société OLGa, atelier d’activation d’espaces publics, en charge de recueillir les ultimes réactions et propositions de la population. Cette démarche participative a attiré de nombreux usagers, visiblement motivés à ne pas seulement râler contre les multiples variantes testées, mais aussi désireux d’apporter leur contribution. On parle vitesse des véhicules, mise en sens unique, offre de place de parcs, zones de détente… Eléments aussitôt retranscrits sur la carte.
Projet en trois étapes
Sans revenir dans le détail sur le projet, rappelons que son but est de définir des aménagements permettant de concilier au mieux trafic piétonnier et automobile en harmonie avec la vie quotidienne et les activités commerçantes. Il s’est finalement déroulé en trois phases, la première, intitulée Places publiques, visant à valoriser des lieux emblématiques tels que la place du Marché, le parvis du collège du Grand Pont; la deuxième, nommée Rues actives, lors de laquelle du mobilier urbain a été réparti dans les rues et des stratégies de parcage testées, telles que places de courte durée, places de dépose, gratuité. A ces deux étapes initialement prévues est venue s’ajouter, à leur demande, une phase proposée par les commerçants d’Articom qui leur a permis d’entrer dans une logique de partenariat.
Réactions
Rencontrés sur place, Melinda David, de la librairie PADI, et Marc Zimmermann, du magasin la Géode, confirment «l’intérêt des dix-huit places de parc supplémentaires introduites durant cette phase». Ils estiment que «le trafic de transit n’est pas souhaitable», «la ville d’Orbe étant trop petite pour développer une zone exclusivement piétonne». Ils relèvent finalement que «ces places de parc supplémentaires ont satisfait leurs clients, la possibilité de stationner une heure permettant de visiter plusieurs commerces».

Parmi les personnes venues apporter leur contribution, Adeline Lachat, en qualité d’habitante et jeune mère de famille, rapporte que «les différentes phases ont été un peu courtes pour s’y habituer». Elle a trouvé «le centre-ville beaucoup plus agréable avec des aménagements, que ce soient des pots de fleurs ou des bancs». L’Urbigène déclare par ailleurs: «Je ne suis pas opposée par principe aux places de parc, mais dans cette 3e phase, la place du Marché a perdu son charme.» En ce qui concerne la cohabitation piétons et véhicules dans la zone 20 km/h, elle souhaite «une amélioration de la signalétique qui doit rappeler la priorité accordée aux piétons». La mère de famille témoigne que ses enfants, quand ils se rendent à l’école, «peuvent ressentir un sentiment d’insécurité face à l’absence de passage piétons et face à des automobilistes qui n’accordent pas toujours la priorité». Finalement, s’exprimant cette fois-ci en qualité de présidente du Conseil communal, Adeline Lachat tient à souligner «l’énorme travail réalisé par la municipalité mandatée par le Conseil communal et l’importance de valoriser toutes ces tentatives pour apaiser le centre-ville».

Xavier Duquaine, secrétaire municipal, observe que dans cet exercice délicat de conciliation d’intérêts divergents, «la logique de l’intérêt personnel prend souvent le dessus; ainsi, dans une même rue, les habitants se réjouiront d’une limitation du trafic, au contraire des commerçants». Quoi qu’il en soit, au moment où vous lirez cet article, ces phases d’expérimentation seront terminées et la situation antérieure en grande partie rétablie – sauf aux environs de la rue du Grand-Pont en raison d’un changement de conduite d’eau. Et les enseignements ainsi engrangés devront permettre de définir et mettre en place sur la durée un certain nombre de mesures.