Samedi dernier, le musée du fer et du chemin de fer a fait coup double, jumelant l’inauguration d’une nouvelle exposition temporaire, « Fer et énergies », et une foire à la ferraille. Une manifestation qui a fait le plein de visiteurs.
Foire à la ferraille, brocante, initiation à la forge et autres ateliers: c’est toute une palette d’activités qui était proposée aux visiteurs du musée du fer de Vallorbe, samedi 7 septembre, sous la houlette de son dynamique conservateur Kilian Rustichelli, en parallèle du vernissage de la nouvelle exposition Fer et énergies.
Cette troisième exposition temporaire se focalise sur les énergies et les matières premières employées dans l’industrie du fer à Vallorbe tout au long des siècles, sous l’angle d’objets témoins et d’archives du lieu présentées sous forme de facsimilés. Des panneaux didactiques très complets, doublés d’une scénographie recherchée, ainsi qu’un site en trois langues, invitent à un voyage tourné tant vers le passé que vers les enjeux actuels et futurs.
Crises et solutions
Ainsi que le soulignent Kilian Rustichelli et Simon Leresche, président de la fondation des Grandes Forges et ancien conservateur, le thème des crises énergétiques – comme celle, mise en exergue par l’exposition, que vécut la région de Vallorbe au XVIIe siècle – fait indéniablement écho à la situation actuelle, induite entre autres par la guerre en Ukraine.
Sept postes exposent le cheminement de l’utilisation des ressources – eau, minerais et charbon – indispensables à la production du fer, de ses origines à l’époque actuelle. Si l’eau n’a encore jamais manqué, malgré des fluctuations, l’extraction invasive des minerais locaux (hématite, limonite etc…) et la déforestation provoquée par le besoin massif de charbon végétal pour extraire le fer aboutissent à la grande crise du XVIIe. Les solutions trouvées alors, comme l’importation des matières premières et de la houille, charbon minéral, sont mises en avant. Le témoignage vidéo d’Olivier Collet, directeur des usines métallurgiques de Vallorbe, confirme la prise de conscience contemporaine et locale de la finitude de certaines ressources et de la recherche d’alternatives écoresponsables.
Place au recyclage
La foire à la ferraille aussi était centrée «ressources» et «mises en réseau». Une douzaine d’exposants, aux alentours du musée, proposaient outils et objets divers en fer, rouillé ou non, vieilles motos et voitures, objets de brocante… Les prix étaient à discuter, voire libres, et le troc bienvenu, dans une ambiance bon enfant.
Un espace était consacré à divers ateliers de réparation. Hugo Rittener y présentait ses bluffants automates mécaniques et Gaël Aymonier, de L’Auberson, offrait au public des démonstrations d’admirables boîtes à musique Paillard restaurées. Charme d’un passé et d’un savoir-faire à ne pas oublier.
Les initiations à la forge, de leur côté, en ont fasciné plus d’un, à l’image d’un jeune Diego de 12 ans qui, sous l’œil expert du forgeron, a frappé avec assiduité pour diviser une barre de fer passée au feu.
Exposition Fer et énergies à voir jusqu’au 1er février 2026. www.museedufer.ch