L’Association de Développement du Nord vaudois organisera plusieurs manifestations pour marquer son cinquantième anniversaire.
Une première a eu lieu la semaine dernière avec un retour sur l’histoire de ce coin de pays, que vous pourrez lire dans le numéro spécial de «Passé Simple» qui nous révèle tant de choses sur notre territoire. Quand bien même notre région se situait sur un axe principal pour traverser l’Europe de Rome à la mer du Nord, on n’évoque le nord du Pays de Vaud qu’à la fin du 19e siècle. Pourtant, le col de Jougne a servi à faciliter le passage terrestre entre la capitale italienne et Paris, en passant notamment par Orbe et les rives de l’Orbe, côté Ballaigues, puis Pontarlier et Besançon.
Au chapitre anecdotique, on relèvera qu’au début, on parlait du pays yverdonnois et on est même allé jusqu’à baptiser le lac qui borde la localité de Lac d’Yverdon. Le passé est cependant varié d’occupations diverses. C’est à partir de 1803 que le canton de Vaud désigne 3 districts distincts, soit ceux de Grandson, Orbe et Yverdon. Une répartition qui a été revue en 2008 pour réunir désormais ces trois entités, à laquelle on a ajouté la Vallée de Joux.

Terre de passage et d’échanges
Par le passé, il faut savoir aussi que les marchandises ont transité par notre région par voie fluviale. A l’arrivée à Yverdon, elles prenaient place sur des bateaux plats jusqu’à Vufflens-la-Ville puis sur des chariots pour rallier le Léman et poursuivre leur route jusqu’à Marseille par le Rhône depuis le nord de l’Europe. On a longtemps évoqué la création d’un canal du Rhône au Rhin, un projet qui a été définitivement abandonné à la fin du 20e siècle. Avec l’arrivée du train, nos dirigeants régionaux se sont battus pour obtenir la ligne principale à travers la Suisse. Mais Lausanne en a décidé autrement en favorisant la voie par Fribourg. Dommage ce d’autant plus que la première ligne de chemin de fer suisse partait de Bussigny pour finir à Yverdon. Sur le plan routier, un arrêté fédéral de 1960 attribue au Nord vaudois un rôle important à l’échelon national et international. C’est à l’est d’Orbe que l’axe numéro 1, de Genève à Saint-Margrethen, se croise avec la semi-autoroute 9 qui relie les frontières française par Vallorbe et italienne par Gondo. Cette désignation a contribué à l’affirmation de notre région qui s’est de plus en plus développée et dont nous pouvons être fiers. Yverdon accueille ainsi plusieurs écoles de haute tenue. Sainte-Croix et Orbe possèdent des centres de formation (Technopôles).
Les noms de nos communes
A propos des localités de notre secteur et dans les grandes lignes, on relève qu’Agiez (Abidius), Arnex (Arenus) comme Chavornay (Capronius) et Rances (Rancius) tirent leur nom d’une personne gallo-romaine ayant vécu ici. Celui de Ballaigues signifie «belle eau» en référence à la source de Fontanasson, alors que «balma» est à l’origine de Baulmes et signifie «caverne». Bien d’autres communes de notre région, comme Bofflens (Boffilo) et Bretonnières (Bretto) apparaissent au 7e siècle grâce à des notables du coin. Orbe doit son nom à la rivière qui la traverse. Vallorbe est le fruit de la division de l’Orbe. Dans l’insolite, Premier était un lieu où poussaient les pruniers, Lignerolle doit son nom à la culture du lin, Valeyres était la propriété d’une famille Valerius et Vuiteboeuf n’a rien à voir avec les animaux, mais on y gardait le bois dans la première moitié du Moyen Age. Pour tout savoir sur nos villages, vous le trouverez dans la très belle brochure de Passé Simple (pages 32 à 35). Enfin, on retiendra que les auteurs de la brochure désignent les Mosaïques d’Orbe comme un chef d’œuvre helvète. Ce que nos autorités cantonales ont bien de la peine à le reconnaître !